Aux regards dévoreurs des passants, Je n'étais
Aux regards dévoreurs des passants, Je n'étais plus qu'un sac de sang, Considéré comme le fainéant du quartier Quelqu'un de gênant, quelqu'un de givré.
Les pièces ne tombaient pas chaque jour Dans ma poussièreuse et répugnante sébile; Encore moins quand l'air était lourd Et que je semblais, aux yeux des gens, fébrile.
Je n'avais pas oublié le regard de la petite fille Couchée derrière l'escalier, pleurant des perles bleues Au couché du soleil orageux, elle eût oublié la ville Ancienne disparue des temps de l'or du feu.
Moi, plus moi, à la lueur de l'autre, à genoux, à Dieu à toi, Ô brume de ma vie, Ô tuile de mon toit, Quelques échos dans une nuit noire et j'ai froid. C'est un homme vêtu d'un complet vert aux yeux de feu.
Qui es-tu? demande ma voix qui s'éloigne de tout. Hésitant, il se baisse lentement vers mes draps gris; Je ne suis qu'un homme, je ne suis pas un loup, Me répondit-il avec un accord sonore des anges de la vie.
Je suis l'homme que tu as vu naître, cher monsieur. Je suis l'homme que tu as aimé de ton mieux. Je suis l'homme que tu as vu mourir dans le feu. Je suis l'homme que je vois à travers tes yeux!
Et une lumière aveuglante perça la nuit en un rien de temps; L'homme inconnu me tira d'une main de mon lit. Il me porta vers un ciel recouvert de miel et de champs Que je reconnus, que j'oubliai et que je perdis.