Forêt aux sanglots desséchés
N'oser que se lamenter sur les rosiers de l'ouverture
Jamais pour moi fut la couleur de cet autrefois
Mais quand rougiras-tu de cet entrelacement de bois durs?
Et combien de fois t'ai-je vu pleurer tes larmes chaque mois?
Toi, forêt qui s'encombre de ronces qui se mêlent, s'emmêlent, se démêlent
Toi, forêt qui crie par les troncs couchés sur tes colliers de lierre
Toi, forêt, toi, je te vois là-bas, au-dehors de tout, seule dans ton pré
Je te vois mourir au-delà de ton immobilité ancestrale et belle
Je te vois, là-bas, sous les grêlons de l'été foutu
Comme une main de fer qui s'abat sur ton écorce pourrie
Comme des milliers d'aiguilles qui transpercent ton esprit malade
Je te vois, là-bas, perdue, à jamais, au centre de ce monde fade.
Tu es ma dernière lanterne dans la nuit de lucioles dansantes
Tu es ma dernière étoile de velours dans le noir des blancheurs de l'hiver
Tu es ma pensée sur cette interminable pente
Tu es le tout que j'enlace pour rentrer dans cette Terre.