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Romantisme deshumanisé
19 mai 2007

Ô cher père énigmatique

   

    Son dos courbé, son coeur doué
    Il est un être au fond déluré
    Ses bras ballants, il émet un chant
    Il me regarde, il est important.

    Galimatias périodiques, idéal hérétique
    Qui es-tu? Ô cher père énigmatique.
    Sombre lueur aveuglante, que cherches-tu?
    A me détruire? à m'aimer? Au fond, me hais-tu?

    Je ne sais encore quel mal te ronge,
    De quelle forçe, le chagrin, ton âme éponge
    Cependant, que les anges déversent, telles des nuées étranges
    J'irai dire à Gabriel, que ton esprit, à travers la mort, s'arrange.

    Tu évolues, tu grandis, dans ce monde macabre,
    Tu ne bouges pas, vraiment, tu restes de marbre,
    Mais que cherches-tu? Je ne comprends pas, Ô cher père énigmatique,
    Est-ce une langue inconnue? Est-ce de l'Amharique?
    Pourquoi vas-tu si loin? Au confluent de la mer Rouge et du golfe d'Aden?
    De ma naissance, dans un cabinet, tu en as fais la tienne.
    Tu riais de me voir sortir par là où tu es rentré,
    Tu riais, Ô cher père énigmatique, de tes larmes sur le dossier;
    Mais qu'en est-il devenu de ce sourire?
    Ils sont pour toi, ces mots qui ne sauront jamais dire.

    Découché, où es-tu? Maman s'inquiète; sans toi, elle est perdue
    Les ordres ne sont point là et tu as disparu pour la première fois.
    Se faisant de plus en plus présente, la lueur est revenue,
    Elle te cherche mais tu ne l'as suis plus.
    Une perche t'a été tendue, mais tu as évité les lois,
    Maintenant c'est fini et tu es perdu.

    A présent, tu scrutes, de ton île déserte, les recoins des marées salées,
    Tu cherches quelque chose, on ne sait quoi;
    Un coquillage, une perle, un secret d'autrefois?
    Tu cherches sur le sable de mes joues, une danse, que dis-je? un ballet.
    Tu cherches avec tes mains, avec tes yeux, avec ton coeur.
    Tu cherches tes fils, ta femme, ton ancienne vie
    Ton devenir n'est plus, alors je cherche à mon tour, ma mie,
    Dans l'espoir que me revienne le bonheur.

    Les jours passent et je ne trouve plus que toi pour me manquer,
    Les années me lassent et, à travers la mort, tu m'auras aimé.
    Tels des phylasis consumés par la chaleur du soleil pénétrante
    Ma cage obsolescente finira de congédier ses floraisons bourgeonnantes;
    Et enfin, tel un enfant, j'irai te voir, adulte et grand
    Sur ton île où se dresse un arbre, qui s'envole au-dessus des autres
    Sur ton île qui doit te paraître si déserte
    Mais qui est pour moi si bondée; cet arbre, ce sera le notre.

    Tu vois? Ô cher père énigmatique, je ne vois plus ta perte,
    Elle est comme derrière les feux de notre monde
    Elle est comme dans chaque être facétieux qui fonde.
    Tu m'as aimé à ta façon précisément, certes,
    Aujourd'hui, je sais, que sur ton île, un pull, tu tisses
    Et qu'il est pour moi. Et qu'il est pour ton fils.

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Commentaires
T
OUpph!! on vois l'influence du cours de littérature dans tes explications, c'est bien, mais ceci...: <br /> <br /> "C'est un poème qui est dur et profond. Il saura évoquer l'amour difficile et douloureux entre un père et son fils."<br /> <br /> je veux dire que tu ne devrais pas te vanter, ce n'est pas bon pour écrire. Quand quelqu'un comme toi ou moi écris, "ça vaut ce que ça vaut"
A
Je ne voulais pas faire de la dentelle. Ce poème n'est pas vraiment autobiographique, mais recèle de bribes de faits qui me sont familiers.<br /> <br /> Encore trés profond dans le dernier passage, il est comme l'aveu de l'amour que je porte à mon père. Mais pendant tout le long du poème, cela se voit que j'ai voulu m'attarder sur certains détails inutiles; du genre, j'ai précisé la langue que parlent les éthiopiens, l'amharique, détail inutile en apparence, mais je voulais accentuer l'éloignement de lieu de ma naissance avec le lieu où nous vivons à présent. La distance est non seulement géographique mais aussi humaine, le fils qui ne comprends plus son père et du coup, s'éloignent chacun l'un de l'autre. <br /> <br /> J'ai voulu aussi créer un endroit, le seul endroit que le père trouverait tranquille. Ici, c'est l'île déserte, métaphore, qui représente en fait, le cimetière, donc la mort. L'arbre qui s'élève au-dessus des autres, c'est en fait, sa croix qui l'enfant trouve plus grande que les autres car c'est dans la mort que le fils aime son père. Les blâmes de son apathie contrastent avec l'amour qu'il lui porte ( à son père ).<br /> <br /> J'ai voulu aussi mettre aussi en évidence, le mal-être de l'enfant, tandis que le père s'éloigne. L'image du phylasis qui brûle au soleil et cette cage qui s'autodétruit signifie la liberté de l'enfant, il peut enfin respirer lorque le père est parti (mort).<br /> <br /> C'est un poème qui est dur et profond. Il saura évoquer l'amour difficile et douloureux entre un père et son fils.
T
Un peu grandiloquent je trouve...
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